samedi 23 juin 2012

Michael Ferrier, Fukoshima, récit d'un désastre

« Le tremblement de terre est un boxeur : il en a la ruse, la patience, et le punch. »
« Le séisme a suspendu le temps, l’a renversé, amplifiant démesurément le désir de vivre. »
Récit à la fois sobre pour le ton, et d’une précision d’horloger dans le vocabulaire, et la description des lieux et des ressentis, "Fukushima" représente un témoignage précieux du séisme qui secoua le Japon en mars 2011 et de ses terribles conséquences, tout ceci relaté par un homme qui d’une part à vécu les évènements sur le terrain et d’autre part a une parfaite connaissance du pays et de sa culture puisqu’il y vit et travaille depuis une vingtaine d’années. 

Donald Ray Pollock, Le Diable, tout le temps

 "Le Diable, tout le temps" est un roman juste génial, d'une puissance phénoménale et dont chaque mot, chaque phrase vous secoue et vous perturbe. Si on fait le voyage si souvent en lecture, c'est exactement pour cette sensation-là : se retrouver au coeur du livre, au coeur du cauchemar, de l'intrigue et de la création. Avec Pollock, on peut toucher les phrases du doigt et se piquer avec elles comme sur des épines de rose. La sensation est aussi grisante qu'affreuse. On sent chez lui la force inimaginable de la fiction, le souffle (fétide, le plus souvent) de ce qui sort de plus sombre du cerveau humain.

mercredi 20 juin 2012

Bruce Machart, Le sillage de l'oubli

BRUCE MACHART est né au Texas. Son père était agriculteur dans une contrée rurale proche du comté de Lavaca, où se déroule l'intrigue du "Sillage de l'oubli". Il publie en 2011 ce premier roman puis un recueil de nouvelles, "Men in the Making". Lors de sa parution, "Le Sillage de l'oubli" est accueilli par une presse enthousiaste qui trouve dans son univers des accents de Faulkner. Bruce Machart vit et enseigne à Hamilton dans le Massachussetts.

Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course montés par Karel, et les paris qu'il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel s'élance dans une course décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l'obsède.
Premier roman éblouissant, "Le sillage de l’oubli" a valu à son auteur d'être comparé par une presse américaine enthousiaste à William Faulkner. À travers une écriture vertigineuse, Bruce Machart dresse le portrait sans concession d'une famille déchirée en quête de rédemption.
Ce premier roman est éblouissant, passionnant. Des histoires d'hommes forts, fiers, intransigeants dans un environnement aussi rude que le sont leurs personnalités. Bruce Machart est de ces écrivains qui savent détourner les formes littéraires traditionnelles pour cerner, analyser, critiquer la réalité sociale d’un pays et d’une époque. Ancré dans l’Ouest du début du XXe siècle, "Le sillage de l’oubli" mêle le sang et les larmes, le sens de l’honneur et celui de la famille, la passion des chevaux de course et la folie humaine. Parce qu’il parle aussi bien d’amour et de haine, de jalousie et de trahison, de douleur et de violence, que d’un cheminement personnel, ce premier roman préfigure avec éclat la carrière de son auteur.

Un souffle épique qui vous entraîne, vous emporte et vous laisse à bout de souffle.
A lire absolument. Un vrai chef d'oeuvre. Et comme c'est un premier roman, un seul désir, lire le second !

mardi 12 juin 2012

L'hippopotame, ce bel ignoré !...


Une exposition sur l'hippopotame initiée par la médiathèque.

Pourquoi cet animal ? Surpris par le foisonnement de très jolis albums où l’hippopotame est le héros en tous lieux et dans tous ses états, nous avons pensé qu’il serait intéressant de nous intéresser de plus près à ce qu’il était vraiment, et de le faire mieux connaître. D’où l’idée de proposer ce thème à celles et ceux qui voulaient bien partager l’aventure.
Pour notre plus grand bonheur, l’hippopotame fit son chemin sur les rives de plusieurs classes dans les écoles de St Vaast et de Quettehou ! Et même dans une association de dessin, le « Trait de couleur ».
Au sein des classes, l’animal fut présenté, adopté, puis chéri ! Grâce aux enseignants, ce gros animal fit rêver, sourire, créer… Les travaux conçus et réalisés par les classes en sont la preuve évidente. Compliments  à tous ces artistes en herbe qui ont fait de pures merveilles ! Merci et félicitations à tous leurs enseignants pour leur dynamisme !
De leur côté, les artistes débutants, ou plus chevronnés du « Trait de couleur » s’attelèrent à interpréter, chacun selon son style, ce « cheval du fleuve », et y prirent plaisir… Leurs œuvres en sont le reflet. Merci à eux !
À la médiathèque, après une réunion commune, chacun choisit ce qui l’intéressait le plus : historique, généralités, répartition dans le Monde, etc. Et là débutèrent de vraies recherches, sérieuses et approfondies, pour apporter les informations essentielles. Il en résulte une quinzaine de panneaux qui, nous le souhaitons, contribueront à rendre plus familier cet animal végétarien qui ne se voit guère dans nos « riches prairies normandes » !
Dès le début de nos travaux, nous avons appris qu'une femme, Yanka Krzesinski , sculptait avec talent des hippopotames ! Celle-ci  connaissait déjà un peu St Vaast mais eut la gentillesse d’y revenir pour mieux voir comment mettre en scène ses œuvres, à la fois en fonction de notre espace mais aussi de notre environnement… Certains de ses merveilleux hippopotames sont donc visibles à la médiathèque le temps de l’exposition ! En outre, Yanka animera un atelier de sculpture avec les personnes qui souhaiteront se former à la terre et s’initier à la sculpture.  Cette exposition se tiendra à la médiathèque du 12 juin au 20 juillet, puis se déplacera (hélas sans les sculptures de Yanka) à La Hougue lors du Festival du livre « Ancres et Encres », les 21 et 22 juillet, festival maintenant prestigieux auquel nous participerons pour la première année. Nous voilà donc à l'aube d'une relation que nous souhaitons longue et enrichissante. 


Yanka, la "maman" des hippopotames exposés dans nos murs...

Yanka travaille en sculpture divers matériaux : terre, pierre, béton, métal, résine, et cette année, elle a mené un travail abouti dans la porcelaine. Elle effectue des recherches sur la couleur en utilisant les techniques de pigmentation et de teinture de la matière.

Exposition à la médiathèque du 12 juin au 20 juillet 2012
Les "demoiselles de St Vaast" et leur maman !


















Yanka a amadoué cette masse colossale de chair et d'os, lui a communiqué une autre présence, l'a humanisée en quelque sorte. Et l'on se prend à regarder cet animal sauvage un peu autrement, avec une certaine sympathie.
L'animal trapu possède sous les doigts de Yanka une féminité touchante. Ce sont des courbes adoucies que caresse une lumière qui exalte les volumes, entre vérité et tendresse, réel et imaginaire.
Yanka partage son temps entre son travail de sculpteur indépendant et les cours d'Arts Plastiques et de sculpture qu'elle donne au Conservatoire et dans des ateliers d'Ile de France.