mercredi 24 octobre 2012

Caryl Ferey, Mapuche

Jana est Mapuche, fille d'un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, elle vit maintenant seule à Buenos Aires. Elle a 28 ans, est sculptrice et estime ne plus rien devoir à quiconque.
Ruben Calderon est aussi un rescapé, un des rares subversifs ressorti vivant des geôles clandestines où sont morts son père et sa jeune soeur durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective (politique) pour les "Mère de la Place de Mai", Ruben recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature militaire et leurs tortionnaires. Rien a priori ne devrait réunir Jana et Ruben, que tout sépare. Mais un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, Luz, qui tapinait sur les docks avec Paula, la seule amie de Jana. Jana demande alors l'aide de Ruben pour  découvrir qui a bien pu s'en prendre à Paula. 

Henning Mankell, Les chaussures italiennes

Fredrik Welin vit seul, reclus sur une île de la Baltique. A soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seul activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. Il a parfois la visite de Janson qui lui amène le courrier... Rares sont les lettres qu'il reçoit. Fredrik s'est isolé du monde suite à un arrêt brutal de sa carrière professionnelle : il était médecin. Que s'est-il passé dans sa vie pour renoncer ainsi à tout contact avec autrui ? Un jour pourtant, sa vie va changer.
Harriet, son amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Cette dernière est malade et elle exige qu'il tienne une promesse faite jadis, lui montrer un lac forestier. Fredrik renaît sans vraiment le savoir, et il n'est pas au bout de ses surprises... Un long cheminement l'amène à reconsidérer sa vie, à faire des rencontres et à reprendre goût à ce qu'il avait éloignée, la vie.
Et les sublimes paroles d'Harriet avant de mourir (oui, je pleurais...)
"Je veux te dire ce que tu as peut être déjà deviné. Je n'ai jamais aimé un homme comme je t'ai aimé. C'est pour ça, pour retrouver cet amour là, que je suis venue te chercher. Et pour que tu retrouves la fille que je t'avais enlevée. Mais surtout, plus que tout le reste, je voulais mourir près de l'homme que j'avais aimé. C'est vrai aussi que je n'ai jamais haï un homme autant que je t'ai haï. Mais la haine fait mal, et la douleur, j'en eu déjà plus qu'il ne m'en faut. L'amour donne une fraîcheur, un calme, peut-être même une sécurité, qui rend la rencontre avec la mort moins effrayante."  

Ce roman de Mankell est une pure merveille !