lundi 2 juillet 2012

Katarina Mazetti, Mon doudou divin

Lorsque Wera voit une annonce écrite à la main dans la supérette en bas de chez elle qui commence par "Tu es à la recherche d'une foi ? D'un mode de vie ?" et s'achève par " Attention !!! Nous ne détenons pas de réponses !", elle flaire le bon filon pour une série d'articles.
Elle est journaliste pigiste dans une petite localité et ne crache pas dans la soupe aux épinards lorsqu'elle peut mettre un peu de beurre dedans en vendant un papier à un magazine !
Voilà comment elle se retrouve pour un séjour de trois semaines à "La Béatitude" (!), une ferme où sont passées des générations de scouts. Là, c'est Annette et Adrian qui l'accueillent en même temps que Madeleine, l'une des six autres personnes (plus ou moins déjantées) qui se sont inscrites au stage de spiritualité...

Naturellement, Wera est là sous couvert d'anonymat, et tape ses chroniques en secret dans la petite chambre austère qui lui sert aussi de refuge.
Madeleine, la femme qui est arrivée en même temps qu'elle, porte un lourd fardeau sur ses épaules, matérialisé par un sac à dos dont elle ne se sépare jamais, et qui intrigue bien évidemment les autres participants.
Chacune à leur tour, Wera et Madeleine, ont voix au chapitre, et brossent ainsi le portrait de cette étrange micro société. Karim l'Iranien, Bertil le médecin, la "Dame Grise", les deux narratrices et leurs hôtes, Annette et Adrian, endossent les uns après les autres le rôle de prédicateur.
Nul n'a le même dieu, la même vision de la religion ou du rôle de la croyance. Tous sont là pour échanger plutôt que pour convaincre.
Peu à peu, on découvre la fragilité ou les secrets de ces personnalités très différentes les  unes des autres. Même s'ils repartiront de "La Béatitude" sans avoir trouvé ce qu'ils cherchaient, nul doute que les personnages auront tiré de riches expériences de ce séjour campagnard...

Le lecteur (moi en l'occurrence !) sera peut-être déçu de ne pas avoir retrouvé l'humour du "Mec de la tombe d'à côté", même si l'écriture de Katarina Mazetti est toujours aussi sensible.

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