mardi 13 novembre 2012

Hélène Gestern, Eux sur la photo


Hélène ne connaît pas sa mère, morte alors qu'elle n'était qu'une enfant. D'elle on ne dit jamais rien. A 38 ans, elle se retrouve la fille d'un fantôme qu'elle aimerait comprendre. En débarrassant les affaires de ses parents, elle découvre une coupure de journal. Trois jeunes gens y posent. Deux hommes et une femme, sa mère. Elle lance alors une bouteille à la mer, une annonce dans un journal pour retrouver la famille de l'homme dont le nom est indiqué. Stéphane répond, il s'agit de son père, un homme qu'il a l'impression de ne pas connaitre.
Ensemble ils vont se lancer dans une enquête, pour revivre le passé de ces deux parents, plus de trente ans après les faits...

Le roman est écrit sous forme épistolaire. Lettres, textos et mails sont les seuls échanges auxquels nous avons accès. Lorsque les personnages se rencontrent nous n'assistons pas à ces moments de connexions réelles.
L'écriture d'Hélène Gestern est légère, parfois poétique, surtout dans les descriptions de photos qu'elle fait... Chaque chapitre commence par la description d'une photo qui aura son importance dans l'avancée des découvertes.
A partir de la mémoire photographique, Hélène Gestern explore la mémoire familiale. Les mensonges volent en éclats après la mort des protagonistes. Ces enfants devenus adultes sont en reconstruction permanente au fur et à mesure de leur découverte.
On est presque dans un policier, on enquête avec eux sur les non-dits, les faux semblants, pour lever le voile sur ce qui se cachait vraiment derrière.
Une fois lancé on ne peut plus s'arrêter.
Un premier roman fort sympathique et qui donne envie de lire à nouveau Hélène Gestern...


Extrait
La photographie a fixé pour toujours trois silhouettes en plein soleil, deux hommes et une femme. Ils sont tout de blanc vêtus et tiennent une raquette à la main. La jeune femme se trouve au milieu : l’homme qui est à sa droite, assez grand, est penché vers elle, comme s’il était sur le point de lui dire quelque chose. Le deuxième homme, à sa gauche, se tient un peu en retrait, une jambe fléchie, et prend appui sur sa raquette, dans une posture humoristique à la Charlie Chaplin. Tous trois ont l’air d’avoir environ trente ans, mais peut être le plus grand est-il un peu plus âgé. Le paysage en arrière-plan, que masquent en partie les volumes d’une installation sportive, est à la fois alpin et sylvestre : un massif, encore blanc à son sommet, ferme la perspective en imprimant sur la scène une allure irréelle de carte postale.
Tout, dans ce portrait de groupe, respire la légèreté et l’insouciance mondaine.

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