mercredi 28 novembre 2012

Café littéraire, et oui !


Allez, soyons audacieux, voire un peu "pompeux",
parlons de notre "café littéraire" qui a eu lieu
 le mercredi 28 novembre, à 20 h 30, à la médiathèque !...

Faisons d'abord notre "mea culpa"... Nous avons mal fait passer l'information ! Seules 4 personnes sont courageusement venues, les autres participants étant tous des bénévoles de la médiathèque...
Il a donc été décidé (il faut savoir corriger ses erreurs !) que pour notre prochain café littéraire, nous ferions passer une annonce dans la Presse locale, donnerions des "flyers" à nos abonnés pour qu'il y ait vraiment adhésion (ou refus), mais que plus de personnes soient informées.
En effet, c'est une occasion merveilleuse d'échanger nos coups de coeur, de donner envie (ou non !) de lire un livre, et de faire découvrir des auteurs.
Occasion donc de parler de ce qu'on a lu, aimé, autour d'un café (ou autre boisson !!!), de quelques gâteaux... Les langues se délient, le courage vient, on a lu des livres, et on parle d'eux. L'exercice est simple. Nous ne sommes pas critiques littéraires, nous sommes tous des lecteurs qui avons aimé un roman plus qu'un autre, et qui voulons le dire avec nos mots, nos sentiments, nos émotions.
Hier soir, bien qu'en petit nombre, ce furent de véritables échanges, et pour certains de jolies découvertes.

Nous avons entendu ainsi parler du livre "Les apparences", troisième roman de Gillian Flynn, thriller de presque 600 pages qu'Yves semble avoir dévoré mais dont il ne nous a évidemment pas dévoilé la fin !... L'histoire d'un couple apparemment idéal qui, brutalement, va voir sa vie totalement bouleversée. Quelque chose de grave est arrivé, et tout s'écroule le jour même de leur cinquième anniversaire de mariage...


Margaux a adoré un roman de Patrick Werber, "Vikings", qui parle de notre Normandie.

1944. Un commando SS explore les profondeurs des forêts à la recherche de la sépulture perdue de Rollon, le premier duc de Normandie. Mille ans après l'arrivée des Vikings en terre franque, quel trésor pousse les nazis à remuer ainsi ciel et terre ? Evidemment, en écoutant Margaux, je me suis dit qu'il fallait que je lise ce bouquin, encore un !!! 

Nous avons entendu parler d'un livre, lu par madame Daric, "L'âme du monde" de Frédéric Lenoir. Il s'agit d'un véritable coup de coeur, madame Daric ayant acheté le livre après l'avoir emprunté à la médiathèque. Il ne s'agit pas  vraiment d'un roman mais plutôt d'un conte philosophique. Frédéric Lenoir a une connaissance indéniable des différentes spiritualités du monde et tente à son tour de gagner cette gageure. Il le fait à la faveur d'un conte initiatique.

J'ai tellement été intéressée par ce que madame Daric nous avait dit que j'ai fait des recherches sur Frédéric Lenoir à mon retour... Evidemment je le connais, l'ai entendu, sa sagesse (très originale et... inhabituelle sur les plateaux de télévision...) m'avait déjà intéressée. J'ai lu qu'à la question que lui posait un journaliste sur le fait que la spiritualité serait devenue "tendance", il répondait : "Je ne crois pas que ce soit une mode. C'est dans la logique de l'évolution de nos sociétés. Tout homme se pose des questions sur le sens de sa vie, comment être heureux, quelles sont les valeurs essentielles... Ce sont des questions fondamentales, qui ont été longtemps captées par la religion. On allait donc chercher ses réponses dans la religion. Et devant la crise très forte du religieux en France, qui est le pays le plus athée d'Europe - on n'est plus qu'à 10% de pratique religieuse -, il est logique que ces questions continuent d'exister et qu'on les cherche ailleurs..."

Puis Yvon nous a parlé du roman de Jacques Duquesne "Le mal d'Algérie". c'est l'histoire d'un jeune professeur qui veut savoir comment son père, cultivateur, a combattu en Algérie. Et qui va de découverte en découverte. C'est aussi l'histoire d'un poste de soldats français presque isolé dans une zone montagneuse. Et c'est surtout l'occasion d'une réflexion sur la violence et le mal. Ce qui obsède Pascal Robert, quarante ans en 2000, est donc cette guerre d'Algérie que son père a vécue, ou plutôt subie en tant que jeune appelé. Mais ce dernier reste silencieux quand il s'agit de dire ses souffrances… et l'indicible. «Presque tous les enfants des anciens d'Algérie se sont heurtés au même silence», constate-t-il.



Patricia nous a parlé du roman basé sur un fait réél de Julie Otsuka "Certaines n'avaient jamais vu la mer"C'est un petit livre poignant, singulier qui raconte, à la première personne du pluriel - un "nous" qui vaut de nombreuses voix -, l'expérience de jeunes Japonaises envoyées à San Francisco, au début du XXe siècle, dans l'espoir d'une vie meilleure. Très jeunes - certaines sont mineures -, elles s'apprêtent à rejoindre un futur époux, japonais lui aussi, émigré de longue date, qu'elles n'ont pas choisi mais seulement vu en photo - des portraits qui "dataient de vingt ans." Elles viennent avec leur kimono, leur savoir-faire de cuisinière, de couturière, leur bon sens de paysanne, leur quant-à-soi pour les plus privilégiées ; elles viennent avec leur croyance (généralement bouddhiste), leur innocence, leur endurance, ce qui leur sera bien utile. Car au terme d'une traversée éprouvante de l'océan Pacifique, reléguées dans les cales du bateau et traitées comme du bétail, le contact avec celui pour qui elles ont tout abandonné rimera avec désillusions et douleur. 


Dans 14,  nous dit Lydie qui est une "amoureuse" de Michel Echenoz, de son style, Echenoz met en scène cinq jeunes issus d'un même village, mais de conditions sociales radicalement différentes, qui se retrouvent embarqués au sein du 93e régiment d'infanterie. Il y décrit avec concision, l'horreur imperceptible qui surplombe les personnages, dès les premières lignes du roman : "Comme le temps s'y prêtait à merveille et qu'on était samedi, journée que sa fonction lui permettait de chômer, Anthime est parti faire un tour à vélo après avoir déjeuné. Puis le tocsin retentit, sonnant la mobilisation." Ici, le protagoniste principal, c'est la guerre, du départ des soldats,  qui s'en vont la fleur au fusil, insouciants, incapables d'imaginer ce qui les attend aux tranchées, à la pluie des obus et à la peur.
"Cinq hommes sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d’entre eux. Reste à savoir s’ils vont revenir. Quand. Et dans quel état...

Valérie a été séduite par le roman de Laurent Benigui, "Mon pire ennemi est sous mon chapeau". De prime abord, le titre l'avait amusée et elle avait décidé de savoir ce qui se cachait sous ce chapeau... 
Laurent Minkowski, la quarantaine, est un chercheur en génétique qui ne veut pas se reproduire, comme il est des chirurgiens qui ne supportent pas la viande ou des pharmaciens qui ne jurent que par la tisane. Depuis quelque temps, il est à cran. Le laboratoire privé où il travaillait l'a licencié, plus personne n'embauche dans le public, et son médecin traitant lui a découvert une forte hypertension artérielle. Bon, vous me direz qu'il y a des millions de gens comme lui dans notre pays. Mais le vrai problème de Laurent, c'est qu'il vit avec Juliette, de vingt ans sa cadette... Persuadé qu'il doit paraître rassurant en toutes circonstances, voire invulnérable, il se lance dans des larcins de proximité pour lui cacher qu'il est au chômage, mais son entrée maladroite et désordonnée dans la délinquance – bandit, c'est comme tout, ça s'apprend – va l'entraîner dans une dégringolade incontrôlée, aussi hilarante que périlleuse...
Juste une petite phrase pour donner le ton : "Je venais de vaporiser une grande partie de ses illusions (celles de Juliette). Du moins celles entretenues à mon égard. Pour les autres, je ne m'inquiétais pas. Sa confiance en la vie était telle qu'elle aurait planté un rosier grimpant au pied de la tour Eiffel."

Odile a eu un coup de coeur pour "Eux sur la photo" d'Hélène Gestern dont c'est le premier roman. 
Hélène Gestern  nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d’éléments inconnus, la résolution d’énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c’est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu’ils modifient, ou pas, ce que nous sommes.
Tout commence par une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms, et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père. En suit toute une correspondance par mails et SMS...

Yvon nous a aussi parlé de l'Equation africaine de Yasmina Khadra qui l'a intéressé et touché à la fois.
Médecin à Francfort, Kurt Krausmann mène une existence ordinaire, limitée à ses allers-retours entre son cabinet de consultation et son appartement bourgeois. Jusqu'au drame familial qui va le précipiter dans le désespoir. Afin de l'aider à surmonter son chagrin, son meilleur ami, Hans, un riche homme d'affaires versé dans l'humanitaire, lui propose de l'emmener sur son voilier jusque dans les Comores, pour les besoins d'une bonne cause. Au large des côtes somaliennes, leur bateau est assailli par des pirates. Kurt et Hans sont enlevés puis transférés dans un campement clandestin. Dans leur geôle improvisée, se trouve déjà Bruno, un otage français que tout le monde semble avoir oublié, et qui tente péniblement de concilier sa passion pour le continent africain avec l'angoisse de sa captivité. Une détention à l'issue incertaine, des conditions de vie innommables, une promiscuité dangereuse avec des mercenaires sans pitié, c'est le début d'une descente aux enfers dont personne ne sortira indemne. Mais parce que le drame est propice aux revirements de situation, c'est aussi pour Kurt le début d'une grande histoire d'amour.
En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme, qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale aux multiples contradictions - tour à tour effrayante, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse -, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Ce roman décrit la lente et irréversible transformation d'un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s'ouvrir à la réalité d'un monde jusqu'alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d'un continent livré aux pires calamités.

Deux autre coups de coeur qui se trouvent déj
à dans notre blog :
Steve Tesich


"Karoo", de Steve Tesich

et


"Les lisières" d'Olivier Adam



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